Épilation laser du maillot intégral : risques pour la santé gynécologique ?

Microbiote vaginal et épilation laser
L’hypothèse selon laquelle le maintien de la pilosité pubienne pourrait jouer un rôle dans la protection du microbiote vaginal et contre les infections reste débattue scientifiquement.
Une étude publiée dans J Lasers Med Sci en 2020 suggère que l’épilation laser des aisselles à l’aide du laser Alexandrite (755 nm) pourrait même avoir des effets bénéfiques sur l’équilibre microbien de la peau. Cependant, à ce jour, il n’y a aucune publication traitant de l’impact de l’épilation laser du maillot intégral sur le microbiote vulvo-vaginal.
Les études disponibles indiquent que le microbiote vaginal est principalement influencé par des facteurs systémiques et environnementaux, notamment :
- Le tabac (plus de quatre cigarettes par jour)
- La prise de pilules contraceptives à faible teneur en œstrogènes
- L’usage répété d’antibiotiques
- Une hygiène excessive (douches vaginales, savons non adaptés)
- Le stress chronique, qui modifie les niveaux hormonaux
- Une alimentation riche en graisses saturées
Jusqu’à présent, aucune étude n’a signalé de dysbiose vaginale directement liée à l’épilation laser du maillot intégral. Des millions de femmes ont recouru à ce traitement sans complications rapportées dans la littérature scientifique.
Sécheresse vulvaire et épilation laser
L’épilation laser utilise une technologie ciblant spécifiquement la mélanine, présente dans les poils. Le laser Alexandrite (755 nm) ou le laser Nd:YAG (1064 nm), fréquemment utilisé pour cette indication, agit sans altérer le pH de la peau ni endommager les tissus environnants.
Les zones traitées se limitent aux grandes lèvres (faces externes), les petites lèvres et autres zones internes n’étant pas concernées car dépourvues de poils.
Points clés :
- Les structures responsables de la lubrification naturelle, telles que les glandes de Bartholin et la muqueuse vaginale, ne sont pas affectées par le traitement laser.
- Une légère inflammation transitoire peut survenir après chaque séance, souvent due à des facteurs comme le rasage préalable ou l’utilisation de systèmes de refroidissement.
- Il est recommandé d’hydrater la peau régulièrement après les séances pour renforcer la barrière cutanée.
En ce qui concerne une éventuelle destruction des glandes sébacées par le laser, une étude pilote sur le laser rubis (695 nm) publiée dans J Am Acad Dermatol en 1999 n’a relevé aucun effet destructeur. Au contraire, une augmentation variable de l’excrétion sébacée a été observée chez certains patients.
Les causes principales de la sécheresse vulvaire et vaginale sont bien identifiées :
- Fluctuations hormonales (ménopause, allaitement, pilules contraceptives)
- Traitements médicaux (antidépresseurs, antihypertenseurs, traitements anti-acnéiques)
- Pathologies auto-immunes (syndrome de Gougerot-Sjögren)
- Facteurs environnementaux et mode de vie (stress, tabagisme, excès d’hygiène)
Aucune évidence scientifique ne relie directement l’épilation laser à l’apparition de sécheresse vulvaire chronique.
Conclusion
L’épilation laser du maillot intégral, lorsqu’elle est pratiquée dans un cadre médical et par des professionnels expérimentés, est sécuritaire et ne présente pas de risques significatifs pour la santé du microbiote vaginal ou la lubrification naturelle. Les quelques effets secondaires sont transitoires et facilement gérables avec des soins post-séance adaptés.
Comme pour tout traitement médical, il est préférable de consulter pour obtenir des conseils personnalisés.
Sources :
- European Journal of Clinical Microbiology & Infectious Diseases (2024)
- Médecine et Laser – Laser en dermatologie – SFLD
- DUMAS – Sécheresse vulvaire et vaginale (2024)
- Société Française de Dermatologie (SFD)
- Étude sur PubMed sur les glandes sébacées et laser rubis (1999)
- Étude sur le microbiote et épilation laser – PubMed